Coup au foie pour ma foi

"- Remettez moi une bonne Pandrionique. "

Le barman s'empressait d'augmenter son chiffre d'affaire avec un client qui tient si bien l'alcool. Il me fallait décompresser un peu. L'ambiance était agréable, ça chantait dans le fond, d'autres jouaient aux cartes, certains faisaient des bras de fer. Une vraie vie de la Taverne !

Il y avait même un début de rixe dans le fond, apparemment "pour rigoler". Mais les vigiles ne l'entendaient ainsi : les fauteurs de troubles étaient rapidement flanqués dehors, avec quelques injures en prime.

Cela me faisait rire, me rappelant que ces situations m'étaient bien familières à l'époque. Je posais mon verre, déjà vidé. Bien que j'aurais pu en reprendre un autre, je préférais rester raisonnable. A quoi bon se rendre complètement soûl, pour le regretter quelques heures après ? Je payais au barman ce que je lui devais, avec un petit supplément qui était toujours dans mes habitudes.

Il faisait soudain très froid, le vent extérieur s'engouffrait dans la Taverne, soufflant au passage quelques chandelles. Un homme arriva, me regardant directement. Un regard assez pétrifiant, je dois l'avouer. Il me fixait, tout en se dirigeant vers moi. Je prenais par précaution en main le pommeau de mon épée, en le scrutant s'avancer vers moi.
Il était vêtu comme tout bon résident du Quartier Est. Des vêtements simples, qui ne coûtaient rien, trouvable partout chez les commerçants du coin. Il était trempé, des pieds à la tête, au vu des pluies diluviennes auquel nous avions le droit à l'extérieur.
Plus il approchait, plus je sentais une certaine crainte monter en moi. D'ailleurs, les regards inquiets des autres personnes me justifiaient dans ma réaction. Les murmures se propageaient rapidement jusqu'à mon oreille.

" Ca risque de devenir sanglant par ici... "

Les vigiles commençaient à s'approcher rapidement de nous, armes à la main. Mais l'homme était déjà à ma hauteur, commençant à s'asseoir à côté de moi, tout naturellement, engageant la discussion comme n'importe quel habitué l'aurait fait, le sourire en moins.

" - J'ai besoin de vos conseils, Mon Père. " me murmura-t-il.

La tension redescendait immédiatement. Je l'invitais à me suivre vers les Chambres, pour parler plus tranquillement. Nous montâmes les escaliers sous les regards des habitués.

" - Alors ainsi, vous souhaitez avoir mon avis sur votre chemin de foi ? C'est tout à fait honor..."

Je n'avais même pas le temps de finir qu'il m'empoigna violemment et me lança contre un meuble. La violence du choc m'écrasa l'épaule, tant dis que je l'entendais courir vers moi.
Je me retournais aussi rapidement que possible, me redressant sur mes deux pieds. Dégainant mon épée, j'esquivais un coup qu'il me portait aux jambes, me permettant de le repousser.
A terre, il commença à dire quelques mots d'une voix rauque :

" - La Chantrie a détruit ma vie ! Vous n'êtes que des traîtres et d'infâmes profiteurs ! Vous m'avez tout pris ! Vous devez payer pour ça, Inquisiteur !"

J'étais agréablement surpris, de voir que mes opinions n'étaient donc pas qu'une simple utopie. Certains avaient la clairvoyance de voir plus loin que ce l'on veut uniquement leur montrer, de voir derrière les façades en apparence si nobles.

" - Mais je ne suis en aucun cas du côté de la Chantrie, mon ami !"

Ces paroles, que j'avais prononcé spontanément, m'avaient d'un coup glacé le sang dès que je les avais prononcées. Je m'étais trahis à un badaud, qui pourrait faire échouer tous les espoirs que j'avais fondé, avec de simples paroles.
Je me ruais vers lui, lui attrapant la gorge et l'emmenant vers la fenêtre la plus proche. Mes mains serraient violemment son cou, bien qu'il se débattait avec force. Son visage commençait à devenir rouge, ses yeux me regardant avec beaucoup de haine, et de pitié.
Il me repoussa brièvement, profitant du fait que j'étais déséquilibré, ma position n'étant pas favorable à un étranglement, mais il été apparemment très affaibli, je lui avais coupé la respiration pendant plusieurs longues secondes. Je prenais mon Type-2, canon dans la main, en lui frappant la tête avec la crosse. Il s'écrasa au sol, avec un terrible impact dans la tête. Je le redressais, ouvrant une chambre vide, le disposant volontairement dans une armoire.
Après avoir vérifié son pouls, il était effectivement désormais de l'autre monde.

J'étais au fond de moi même, très contrarié. J'avais tué, de sang froid, un homme qui partageait mes idées. Une simple phrase peut changer les destins. Cet homme était apparemment à bout, il avait tout perdu selon ses propres dires. Je ne saurais jamais dans quelles conditions, comment la Chantrie aurait pu tout lui prendre, lui briser sa vie. Mais cela ne faisait que renforcer ma position sur ce sujet. Mais je ne valais pas mieu, ici. Sceller un destin d'un homme brisé, c'est tout aussi cruel que de lui briser sa vie et ses espoirs. Je consacrais quelques prières à lui, des prières bien propres à la Chantrie, mais cela était comme un instinct, une obligation, que de le faire.

Je me dirigeais vers le couloir, mais je revins rapidement sur mes pas. Je reprenais le corps, commençant à chercher d'éventuels papiers d'identités. Je vidais ses poches sur le sol, tentant de contenir le sang qui coulait de son crâne...

M. Varek trouva quelques billets qu'il ajouta à son compte. Cela venait atténuer quelque peu son angoisse après ce qu'il venait de se passer.
Soudainement, au moment de redescendre, le meurtrier réalisa qu'il serait certainement le suspect n°1 du crime, en vue du nombre des témoins l'ayant vu en compagnie de la victime. Il ne pouvait pas redescendre bredouille, comme si ne rien n'était, il se ferait prendre, tôt ou tard...

C'était le moment de ruser, et d'user de ses atouts. Après tout, c'est un prêtre, et les gens lui font confiance... ? Pourquoi n'irait-il pas simuler un assassinat, et que l'assassin en question s'est enfuit ? En le criant à la foule au rez-de-chaussée, la panique s'installe, et dans la bousculade, un homme interpela M. Varek, et à bien deviné que c'était lui l'assassin. Prêt à réutiliser la violence, M. Varek est soulagé lorsque celui-ci lui donne une petite somme pour le remercier de son acte, qui lui rendait un grand service.


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Intervention du MJ -

Si, M. Varek parvient à se tirer d'affaire, il remportera les 85 Crédits trouvés en fouillant les poches de la victime, ainsi que la valeure de la somme donnée par l'inconnu, selon le RP.

Bonne chance.

Je trouvais effectivement des papiers d'identités sur l'homme. N'ayant pas le temps ni réellement l'envie d'en connaître plus sur ma victime, je les rangeais rapidement sous ma veste.
Mais je trouvais aussi une liasse de billets plutôt généreuse, que je m'empressais de subtiliser. Après tout, c'était une bien maigre consolation au vu de ce que j'avais fais ici.

Je le laissais finalement par terre, retournant vers le couloir. L'idée d'être rapidement déclaré suspect et coupable m'avait traversée l'esprit. Je brisais la fenêtre d'un coup de pied violent, ce qui provoqua plusieurs cris de surprise à l'étage ci-dessous.

Je courrais vers les escaliers, commençant à crier :

"- Un assassin ! Un assassin ! Vite, dépêchez-vous, il a fui par la fenêtre du haut !"

Les vigiles se ruèrent à l'étage, armes en main, tant dis que le barman me posait sur une chaise en me servant un verre d'eau.

" - Mon Père, vous n'avez rien ?
- Il m'a frappé l'épaule avec une sorte de barre en fer. La même avec laquelle il a commencé à agresser l'homme qui était avec moi. Je pense que c'était un règlement de comptes, l'autre gueulait "Tu vas enfin payer !". Je suis vraiment choqué de voir que cela puisse se produire si facilement par ici.
- C'est pourtant bien rare dans la Taverne, que cela aille si loin ! Il a osé frapper un Inquisiteur, une réelle honte. Vous êtes sur que vous allez bien?
- Pardonnez moi, je suis encore sous le choc."

Ill se redressait, tâtant mon épaule en constatant les dégats.

" - Mais appellez un médecin, vite ! "

Il criait dans toute la Taverne sur les simples badauds qui restaient là, à regarder le "spectacle" tout en continuant à boire. J'avais réellement mal à l'épaule, suite à ma chute. Cependant, je reprenais rapidement mes forces, tant dis que le barman s'inquiétait de plus en plus de la longueur de l'intervention des secours.
Les vigiles redescendaient en trombe, gueulant ouvertement :

" - Le gars est mort ! Il est mort ! Appellez les Forces de l'Ordre !"

Les Forces de l'Ordre... autant dire que j'étais assez anxieux, mais après tout, pourquoi les doutes se lèveraient-t-ils sur un Inquisiteur. Tout le monde ici pensait à un assassinat classique, suite à des affaires qui auraient mal tournées : un classique au Quartier Est.
Mais cette nouvelle ne me fit pas autant d'effet qu'aux autres scélérats qui avaient apparemment bien plus à se reprocher. Rien qu'à cette annonce, ils se levèrent, déposant rapidement l'argent qu'ils devaient pour leur boisson, partant rapidement de la Taverne.

Bien que je discernais assez mal le son ambiant à cause du choc, j'entendais cependant au loin les sirènes des secours qui se rapprochaient rapidement.

" - Bougez les tables de là, qu'ils puissent intervenir facilement ! "

Les vigiles commençaient à écarter les quelques passants tentant de rentrer voir ce qu'il se passe, tant dis que déjà plusieurs officiers rentraient dans la Taverne, se précipitant à l'étage supérieur, suivi par 3 médecins portant un brancard.

Un inspecteur s'arrêta auprès de moi, avec un médecin.

" - Bonsoir Mon Père. Allongez-vous confortablement
- Vous savez, je n'ai pas réellement besoin d'aide médicale.
- Cela ne vous coûtera rien, ne vous inquiétez pas. C'est juste pour vérifier que tout va bien. "

L'inspecteur me regardait avec suspicion, tant dis que le médecin, très amical, commençait à toucher mon épaule.

" - Apparemment vous avez reçu un coup méchant, mais rien de bien grave. Tenez, prenez-ceci. "

Il me tendait un médicament, que j'avalais sans aucunes questions.

" - Cela atténuera votre douleur."

J'apercevais une petite croix, que le médecin portait sous sa blouse. Il se leva, se dirigeant à l'étage supérieur avec sa malette et sa trousse de soins.

" - Bonsoir mon père, Officier de Police en charge de l'enquête."

Je hochais de la tête en signe de salutation, tant dis que presque toutes les personnes de la taverne avaient étés mises dehors par les autres policiers.

" - Pouvez-vous m'en dire plus sur ce qu'il c'est passé ?"

Et de longues minutes de discussions commencèrent, parlant du mystérieux assassin m'agressant moi et l'autre homme, ce qui fut fatal pour un de nous deux, assassin qui repartait aussi vite qu'une ombre par la fenêtre qu'il avait brisée. Une sorte de barre en fer, avec laquelle il m'avait percuté, puis frappé le crâne de mon acolyte.
L'inspecteur me considérait plus comme témoin, ce qui me rassurait.
Après plus d'une heure, allongé sur cette table, je me levais. L'inspecteur était parti en haut, parlant à l'appui de ses dossiers, de la même description d'un assassin qui sévissait dans le coin.
Plus personne n'était dans le bas de la Taverne. Remettant ma capuche, je sortais dans cette nuit d'encre, me dirigeant vers le Sanctuaire.
Mais soudain, j'entendais une sorte de sifflement, provenant d'une ruelle annexe.

" - C'est vous ? "

Une voix rauque surgissait à ma gauche, je me tournais rapidement et faisait désormais face à mon nouvel interlocuteur.

" - Est-ce que c'est vous ?
- Comment ça est-ce que c'est moi, monsieur ?!
- C'est bien vous qui l'avez tué, n'est-ce pas ? J'ai vu depuis la fenêtre, je traînais dans la ruelle, dans l'espoir de voir le type que vous avez froidement assassiné, Mon Père. "

Je me sentais extrêmement mal, ne me voyant absolument pas en train de tuer un autre homme juste pour ce qu'il avait pu voir, bien que cela m'aurait corrompu. Fuir était peut-être la meilleure solution, il y a beaucoup d'autres planètes où se dissimuler n'est pas trop compliqué, après tout.

"- Allez-y, partez toucher votre prime auprès de la Police.
- Il n'a jamais été question de cela Mon Père. Vous m'avez rendu un grand service en faisant cela."

J'étais une fois de plus, étonné par les propos qui m'étaient tenus. Je rendais service à quelqu'un en tuant un de mes agresseurs après en avoir trop dit. Avant même d'avoir pu dire quelque chose, il continua :

" - .. Prenez-ceci, en gage de reconnaissance."

Il me tendit une liasse généreuse de Crédits, que je prenais sans réellement comprendre. Sans pouvoir rétorquer, il s'enfonça dans la pénombre de la ruelle, disparaissant à jamais.

M. Varek rentrait chez lui, encore supris de sa soirée. Il avait tué un homme, et remporté 585 Crédits.

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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] Good RP, M. Varek s'est bien sortit du c***, comme promis, +85 Crédits, et 500 de plus donnés par l'inconnu pour la qualité du RP.

Vivement le suivant !